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Les assises du luxe à l’italienne

février 25th, 2015 | Posted by calvet in Maison & Jardin

Ceux qui savent apprécier les belles choses l’ont surnommé le «Hermès du meuble italien». Depuis 1912, la maison Poltrona Frau gaine en effet de ses plus beaux cuirs les fauteuils qui auront fait s’asseoir le monde entier.

 

De la Maison royale d’Italie aux Ferrari, des paquebots aux Maserati, de théâtres en auditoriums, Poltrona Frau selle de qualité et scelle en beauté l’une des plus belles aventures de l’ameublement italien haut de gamme.

poltrona
Fondée à Turin par Renzo Frau en 1912, Poltrona Frau possède aujourd’hui soixante magasins en nom propre dans le monde avec un chiffre d’affaires consolidé de 84 millions d’euros. En catalogue, les sièges historiques comme le 1919, le Lyra, le Tabarin, le Lullaby Due créé en 1968 par Lella et Massimo Vigneli, aujourd’hui architectes commis à la réalisation des show-rooms Poltrona Frau, et tout récemment réédité, sont des best-sellers absolus. Quant au fameux fauteuil club 904, mué en «Vanity Fair», tendu d’un cuir naturel gold, coloris unique, il fait l’objet et d’une réédition limitée à mille exemplaires et d’un culte foudroyant, Gérard Depardieu à Paris et le peintre Julian Schnabel à New York, ayant déjà fondu dessus.

Les archives de Poltrona Frau regorgent de trésors mais c’est par la bande que s’opèrent parfois des résurrections bénies des design-victims : c’est en effet en passant devant la vitrine d’un antiquaire parisien qu’Alain Lardet, directeur de la filiale française de Poltrona Frau (et aussi président de l’association des Designers Days) tomba net en arrêt devant un fauteuil dessiné en 1965 par Gio Ponti pour… Poltrona Frau. Inscrit illico au programme des rééditions de prestige, le Dezza, a ainsi été (re)lancé voilà quelques mois. Succès fou, évidemment.

Entre-temps, Poltrona Frau qui est dirigée par Franco Moschini, aura discrètement racheté la mythique maison viennoise Thonet désormais ravivée par un juste programme de rééditions et de créations contemporaines, puis le petit éditeur italien Gufram, bien connu des collectionneurs de design pour avoir édité et produit en 1970 le surréaliste divan Bouche, dessiné par le collectif Studio 65 en hommage à Salvador Dali. Également tombé dans cette escarcelle, l’ébéniste Celi, connu pour ses réalisations de yachts. En quelques saisons, la vénérable maison turinoise s’est transformée en minigroupe italo-européen, sans rien perdre de la facture d’excellence qui forge son renom sur le marché international.

Qualité, universalité et communication. Pour Poltrona Frau, la trilogie fonctionne à merveille : Jean Nouvel, Pier-Luigi Cerri, Michele de Lucchi, Tito Agnoli, Marco Zanuso, Ferdinand A. Porsche, Richard Meier, Frank O. Gehry transcendent son catalogue en Bottin mondain du design et de l’architecture contemporains. Quatre-vingts signatures et plus de 60 modèles disponibles en 478 versions patinent de prestige tout cuir l’identité de la marque.

Laquelle collabore avec Renzo Piano pour l’auditorium du Parco de la Musica à Rome, avec Ross Lovegrove pour les sièges de la nouvelle première classe Japan Air Lines, a fourni ceux du Planétarium aménagé à bord du Queen Mary II, du Walt Disney Concert Hall à Los Angeles, de la nouvelle boutique Cartier sur les Champs-Élysées, mais aussi des showrooms Prada, Rolls-Royce et bien évidemment Ferrari puisque Poltrona Frau est depuis 1998 le fournisseur officiel du Cavallino.

Du cheval de Troie, pourraient dire certains : le 15 octobre 2003, Charme – le fonds d’investissement créé par Luca Cordero di Montezemolo, patron de Ferrari et de Maserati, par Diego della Valle (Groupe Tod’s), Vittorio Merloni, Andrea Pininfarina et une poignée de grandes familles italiennes –, entrait à hauteur de 30% dans le capital de Poltrona Frau. «Poltrona Frau concentre en son patrimoine les gènes du luxe italien», commente aujourd’hui Matteo di Montezemolo, 26 ans, qui après trois ans passés à New York dans le giron de la banque d’affaires Goldman Sachs rentre au bercail en intégrant illico les cadres de la maison.

Pour Charme, les objectifs sont clairement définis : créer un groupe industriel susceptible de satisfaire aux exigences du nouveau marché mondial de la décoration haut de gamme, se poser en partenaire stratégique avec un projet cohérent dans ses cartons et développer un portefeuille de marques liées à l’art de vivre, à la décoration et à la mode. Poltrona Frau inaugure ici ce faisceau d’ambitions qui rêve de sauver le made in Italy du délitement. En attendant, collectionneur comme son père d’art contemporain, Matteo vient d’acquérir une oeuvre de Franck Stella, accrochée dans son bureau milanais de la via Santa Margherita, juste au-dessus d’un canapé Poltrona Frau.

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